Alors qu’en milieu hospitalier, l’hygiène est très stricte, elle a souvent pu être négligée lors de la pratique secouriste. Les équipiers-secouristes et les victimes qu’ils prennent en charge sont pourtant particulièrement exposés : SIDA, hépatites, tuberculose…
I – Le nettoyage des mains
Qu’est-ce que le nettoyage des mains ?
Nettoyage des mains simple
Qu’est-ce qu’un gant ?
Il existe deux sortes de gants :
Les gants stériles sont rarement utilisés dans le cadre secouriste (emballage de fracture ouverte). Ils nécessitent une technique particulière et un nettoyage chirurgical des mains (plus compliqué que le nettoyage simple exposé ci-dessus). Il est parfaitement inutile de les utiliser si on ne connaît pas la procédure.
Quand les mettre ?
Sauf situation exceptionnelle, les gants à usage unique doivent rester dans leur boîte jusqu’au dernier moment, pour éviter leur biocontamination :
Les gants doivent être portés pour toute antisepsie de plaie, pose de pansement, contact avec le sang ou un liquide biologique, des muqueuses, un épiderme souillé…
L’absence de gants ne doit pas retarder l’exécution d’un geste d’urgence vitale tel qu’une compression manuelle pour stopper une hémorragie. Dans ce cas on pourra toujours utiliser un moyen de protection de fortune tel qu’un sac plastique.
Il est absolument indispensable de :
III – Nettoyage et antisepsie des plaies
Qu’est-ce que le nettoyage et l’antisepsie ?
Nettoyage et antisepsie sont deux phases distinctes.
Nettoyage = Opération aux résultats momentanés permettant sur les surfaces de dissoudre les matières organiques et d’éliminer une partie des micro-organismes (définition Afnor).
Antisepsie = Opération au résultat momentané, permettant sur les tissus vivants d’éliminer ou de tuer les micro-organismes et/ou d’inactiver les virus, en fonction des objectifs fixés (définition Afnor).
Quels produits utiliser ?
Les produits suivants sont conseillés :
pour le nettoyage : eau et savon doux. Convient pour le lavage des peaux saines ou lésées. Bien rincer pour éliminer tout le savon.
pour le rinçage : eau simple ou solution stérile de NaCl à 0,9 % (« sérum physiologique »)
pour l’antisepsie : un antiseptique, de préférence en dosette à usage unique. Il est important de vérifier la date de péremption du produit et de lire attentivement la notice du produit utilisé. Comme tout produit médicamenteux, il peut faire l’objet de contre-indications et provoquer des allergies. À titre d’exemple, la Bétadine, parfois utilisée en secourisme, est contre-indiquée aux enfants de moins de 30 mois, et à la grossesse à partir du 4e mois et allaitement ;
des compresses stériles emballées (les compresses non stériles ou hors emballage sont fortement déconseillées).
Les plaies simples pour lesquelles on ne peut pas appliquer l’antiseptique de la trousse de secours en raison d’une contre-indication seront seulement nettoyées à l’eau et au savon.
Matériel pour le nettoyage et l’antisepsie des plaies simples
eau, savon doux, Bétadine rouge, sérum physiologique, Bétadine jaune, gants à usage unique, compresses stériles emballées, pansements adhésifs.
Irriguer abondamment la plaie au sérum physiologique ou à l’eau pour rincer le savon.
Définition : Opération au résultat momentané permettant sur les surfaces inertes contaminées d’éliminer ou de tuer les micro-organismes et/ou d’inactiver les virus indésirables, en fonction des objectifs fixés. Le résultat de cette opération est limité aux micro-organismes présents au moment de l’opération (définition Afnor).
Il existe deux types de désinfection du matériel de secourisme :
Désinfection en cours de mission (entre deux interventions)
Conditionner les déchets souillés, le linge sale, la couverture isothermique (usage unique)…
Pulvériser une solution détergente désinfectante sur le matériel qui a été en contact avec la victime : brancard, matelas à dépression, surfaces, lavabo, poignées de porte… Étaler avec une lavette en non-tissé à usage unique ; laisser sécher sans rincer. Jeter la lavette dans le sac jaune à déchets mous.
Le matériel à risque faible, c’est à dire qui n’est pas en contact direct avec la peau lésée ou les muqueuses, peut être nettoyé sur place à l’aide d’une solution détergente désinfectante en spray et d’une lavette en non-tissé. C’est par exemple le cas du stéthoscope, du tensiomètre, du brancard, matelas à dépression, etc.
Le matériel non jetable en contact avec une muqueuse ou une peau lésée (masque de BAVU par exemple) doit faire l’objet d’une désinfection complète à la base et sera donc stocké temporairement dans un sac en plastique prévu pour contenir le matériel contaminé non jetable (ex. sac en plastique rouge).
Se laver les mains.
Noter ce qui a été fait.
Nettoyer la cellule sanitaire et le poste de conduite.
Utiliser un produit détergent et désinfectant puissant, selon les recommandations de votre médecin ou pharmacien-conseil. Généralement ce type de produit doit être dilué. Il est souvent très agressif pour les tissus humains et doit donc être utilisé avec précaution pour éviter les irritations : lire la fiche de sécurité du produit, porter des gants.
Partir des surfaces les moins sales vers les plus sales pour ne pas favoriser la recontamination des zones déjà nettoyées.
Ne pas oublier les tiroirs, les supports de matériel, étagères, porte-brancard, poignées…
Laver le sol sans balayage préalable pour éviter la remise en suspension des poussières, ou aspirer la poussière à l’aide d’un aspirateur dont le moteur est laissé à l’extérieur de la cellule. Utiliser la méthode de lavage des deux seaux (cf. fiche technique 2.2 de la formation PSE2). Laisser sécher avant de remettre le matériel.
Vider la réserve d’eau puis la remplir avec de l’eau potable à laquelle on ajoute une solution d’eau de Javel à 12 ° chlore (10 mL pour 10 L d’eau). Pour éviter tout risque de contamination en provenance de la réserve d’eau sur les véhicules anciens, il est aussi possible de la condamner purement et simplement.
Petit matériel (masque, BAVU, aspirateur de mucosités) :
nettoyer à l’aide d’un détergent : brossage, rinçage à l’eau claire, séchage avec un papier à usage unique ;
désinfecter par immersion dans une solution désinfectante (cf. mode d’emploi : protection individuelle, temps de contact…) ;
rincer à l’eau claire, sécher,
stocker dans un endroit propre et fermé réservé à cet usage.
Ces quelques conseils ne remplacent en aucun cas une formation aux premiers secours